Les allergies au parfum
Laboratoire AiméeLa réponse par l’association Cosmébio.
Les allergènes dans les parfums
L’allergie à un parfum est une réaction inhabituelle ou excessive du système immunitaire d’un organisme vivant à la suite du contact avec une substance étrangère (allergène). L’allergie est une réponse individuelle, propre à la personne. Même si elle peut être sévère, une allergie reste un phénomène rare au sein de la population. Ainsi, les personnes prédisposées à réagir à un allergène doivent rester vigilantes afin d’éviter tout contact (selon leur niveau de réaction) avec l’allergène.
En cosmétique, la règlementation européenne liste 23 allergènes (limonene, cinalol, geraniol…) dont la présence doit être mentionnée par la marque sur l’emballage au-dessus d’un certain seuil. Les seuils sont fixés à 100 ppm pour les produits rincés et 10 ppm pour les produits non rincés.
Dans une formule cosmétique naturelle, ces allergènes ne sont pas ajoutés volontairement, ils proviennent toujours des ingrédients naturels. Les allergènes naturels font souvent partie de la multitude de molécules qui composent les huiles essentielles.
En tant que garant de la transparence en cosmétique, l’association Cosmébio confirme la nécessité de déclarer les substances allergéniques sur le packaging d’un cosmétique (EC N°1223/2009). A l’instar de la cosmétique, les allergènes alimentaires sont également précisés (fruits à coque, œuf, lait…).
Cosmébio s’engage pour des cosmétiques sûrs et efficaces
Pour Cosmébio, un produit qui contient des allergènes d’origine naturelle ne doit pas être discriminé par les applications de notation. Du fait de la présence d’allergènes listés, les cosmétiques contenant des huiles essentielles bénéficient souvent d’une note défavorable de la part des applications de « décryptage » des produits cosmétiques. Cosmébio souhaite rappeler que les huiles essentielles sont indispensables pour garantir la sensorialité des cosmétiques naturels et contiennent souvent des actifs bénéfiques pour le consommateur.
L’association souhaite donc valoriser la fonction des huiles essentielles dans les cosmétiques. Les huiles essentielles sont des ingrédients naturels qui amènent des bénéfices aux cosmétiques bien au-delà des parfums : des effets calmants ou apaisants ainsi que des bienfaits antimicrobien, tonique, anti-acnéique…. leurs sont attribués. L’ensemble des molécules extraites par distillation font partie du totum de la plante et sont une composante entière des huiles essentielles y compris les allergènes. Depuis des millénaires, les hommes sont confrontés à ces molécules présentes naturellement dans l’environnement.
Le risque d’allergie, la différence entre l’alimentaire et la cosmétique
Le lait n’est pas décrié dans les applications, alors pourquoi certains composés d’une crème parfumée naturellement aux huiles essentielles le seraient alors que l’aspect allergisant d’un cosmétique reste lié à l’utilisateur ? Deux personnes différentes exposées à une même substance ne réagiront pas nécessairement de la même manière. Et les risques pour la santé, le corps ou plus particulièrement la peau, liés aux allergènes d’une fragrance tels que les irritations ou allergies concernent uniquement les personnes sensibles à ces substances…
Certes, une personne allergique à une de ces molécules peut avoir des symptômes désagréables si elle est exposée. Pour cela, Cosmébio réitère l’importance d’un étiquetage transparent et lisible sur les produits. Mais, cela ne présente pas un « danger » pour le grand public. Ces risques de réactions étant assez limités, la mention de ces ingrédients dans les listes INCI a d’avantage une visée informative que sanitaire. Le but est de faciliter leur détection pour les personnes sensibles. D’ailleurs, le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC) a d’ailleurs publié une fiche d’information expliquant que seulement 1 à 3 % de la population européenne a déclaré une allergie au parfum.
À savoir que lorsque l’on épluche une mandarine ou une orange, l’exposition au limonène est 1000 fois supérieure à celle d’un cosmétique. Et pourtant, éplucher une orange ne présente aucun risque pour les personnes non allergiques.
Nous pouvons donc affirmer pour l’allergie au parfum, que les allergènes des fragrances sont aux cosmétiques ce que les fruits à coque sont aux produits alimentaires. On les mentionne sur les packagings pour sécuriser les personnes qui ne les supportent pas, mais ils ne présentent aucun risque pour les personnes non allergiques. En alimentaire, la présence de ces allergènes n’affecte pas la note globale du produit donnée par les applications de « décryptage ». Alors pourquoi le faire en cosmétique ?
En conclusion
Nous proposons donc que les applications de notation continuent d’identifier à destination des personnes allergiques les allergènes dans les produits mais que la présence d’allergènes n’intervienne plus dans la notation des produits pour placer la cosmétique sur un pied d’égalité avec l’alimentaire et sortir d’un système de notation défavorable aux cosmétiques naturels et bio.
Nous tenons à rappeler que la cosmétique bio certifiée représente certainement la forme la plus aboutie de cosmétique durable en favorisant l’utilisation de ressources renouvelables et en contribuant au développement des surfaces agricoles cultivées en bio.
La transparence que les applications apportent au consommateur est effectivement cohérente avec nos missions mais il nous semble absurde de défavoriser une source de fragrance naturelle alors que l’utilisation des ingrédients naturels contribue à faire progresser l’industrie de la cosmétique pour proposer au consommateur des produits toujours plus sains pour l’Homme comme pour l’environnement.