Première révélation : devenir parfumeure

Fille et petite fille de paysan, j’ai grandi à la campagne élevée par des parents bienveillants, une grand-mère aimante, au bord de la rivière et d’une source. Je me rappelle du jardin de ma grand mère : un jardin de simples et de roses anciennes.
A 20 mètres de ce jardin, une fontaine merveilleuse, au nom étrange de Saint Genulphe abritait un carré d’eau de source connue depuis les celtes. Après l’école, je partageais mon temps entre ma grand-mère et la terre autour de la source.

Cette énergie d’amour me nourrissait, c’est auprès de la source qu’est venue ma première révélation : devenir parfumeur.
Associer les plantes, offrir quelque chose de magique : comme un air de paradis.

Aujourd’hui, je sais qu’il s’agit d’une mémoire ancienne, une autre vie passée en Egypte où j’assemblais déjà la myrrhe, l’encens et bien d’autres essences dans les temples pour honorer les dieux.

Je ne savais pas que cette première révélation serait le début de beaucoup d’autres, une métamorphose profonde vers le long chemin de l’amour de Soi.

« Le rouge-gorge veille à mes côtés pendant que j’écris, signe de la présence de ma grand-mère toujours à mes côtés. »

Ce rêve de métier de parfumeur, m’a conduit vers des études de chimie, puis cosmétique et parfum à Versailles. Ont commencé alors, mes années d’apprentissage du monde de l’entreprise : 10 années passées au sein d’une grande maison de l’industrie du luxe, Parfums Givenchy. J’y appris tous les rouages du métier : la technique, la gestion de projets et surtout les relations humaines qui étaient les plus chères à mon cœur. J’ai rencontré de belles personnes qui m’ont accompagnée et fait grandir professionnellement et humainement.

J’étais à la lisière de mon rêve d’enfant. Je répondais aux attentes de l’entreprise : lancer des nouveaux produits dans un souci de performance de coût et de délais. Une petite voix intérieure me disait quelque fois que je me perdais en chemin, que cela ne répondait pas encore pleinement à la
révélation, mais je n’écoutais pas.

J’eu le bonheur de devenir Maman à 2 reprises. Et alors que j’aurais dû baigner dans le bonheur le plus total : j’étais triste, les larmes coulaient sans raison.
Cette dépression post-partum dont on parle peu touche beaucoup de femmes après l’accouchement. N’était-ce que les hormones ou aussi mon âme qui pleurait ? Je traversais cette période difficile, complètement perdue, continuant de travailler et essayant de m’occuper au mieux de mes filles mais avec beaucoup de maladresse. J’avais constaté que ce qui me faisait du bien, ce qui m’apaisait était de m’occuper des plantes et des fleurs de mon jardin où je trouvais un peu de paix. J’avais oublié aussi le paradis de mon enfance et la source. Cette dépression s’accompagna d’une crise au sein de mon couple et pour tourner la page, nous décidâmes de commencer une nouvelle vie à La Rochelle afin d’élever nos filles dans un environnement plus nature que la région parisienne.

J’intégrais un gros laboratoire de cosmétique biologique, Léa Nature, où le sens et la conscience écologique guidaient nos actions. 10 années de bonheur avec une équipe humaine très engagée.

Passionnée également par mon métier, j’en oubliais un peu mon corps que je délaissais. Une nouvelle crise s’annonçait : je me retrouvais alitée pendant 15 jours à l’hôpital, ne pouvant plus marcher, plus lire, ni écrire. Je dus réapprendre à marcher. J’étais allongée, diminuée, « inutile » et une petite voix est apparue de nouveau : créer des parfums.

Honnêtement, je me suis demandée à l’époque d’où venait ce nouveau message et je me suis juste promis à ce moment-là de l’écouter vraiment si j’arrivais à sortir de l’hôpital. J’en suis sortie... et la vie a repris ses droits.

Cette fois, j’ai repensé au message : « créer des parfums ». Un flot de peurs est arrivé en même temps : suis-je capable ? Je n’ai pas touché aux extraits odorants depuis l’école. Mais cette fois, la proximité de la mort me donna la force de dire stop aux peurs, les miennes et celles de ma famille.

Alors j’ai installé mon orgue à parfum à la maison, au grenier et commencé à partager mon temps avec les plantes et leurs essences les plus concentrées : les huiles essentielles. J’avais perdu l’audition d’une oreille mais mon odorat s’était décuplé. Je me souviens comme l’arrivée de chaque nouvel échantillon était une joie pour moi, comme je me sentais vivante devant cet orgue de fortune.

C’est la rose qui m’a enseigné mon premier parfum, j’imaginais quelque chose de doux, floral, poudré.
La première gamme de parfum « les jardins d’Aimée » a vu le jour en 2015, avec de l’alcool Bio et de l’eau déminéralisée.

Deuxième révélation : l'eau de source

C’est le moment de vous confier la seconde révélation que j’ai reçue à la source en 2015 : incorporer l’eau de la source dans les parfums. A ce moment, toujours un peu enfermée dans ma vision classique corpusculaire de la matière, je me suis auto-censurée : pourquoi faire cela ? Il a fallu un second message puis un troisième pour me décider à écouter mes guides. Était-ce ma grand-mère Aimée ou la divinité de la source ?

Après cela, tout s’est accéléré, j’ai rencontré par hasard un druide dans les alignements de Carnac en Bretagne, qui m’a transmis l’usage du pendule.
J’ai commencé à ressentir et accepter le principe d’énergie.
Pourquoi certains lieux me fatiguaient, d’autres me ressourçaient, et appréhender le taux vibratoire, l’énergie vitale et la vibration des plantes, des légumes, des Humains et de l’eau.

Un autre monde venait à moi : le monde de l’énergie, de l’invisible.

J'étais de formation chimiste classique, bien sûr j’avais entendu parler de la physique quantique et de l'énergie, mais de façon très lointaine. Je commençais à accepter enfin l’existence d’autre chose, non visible à l’œil nu : le monde de l’invisible, des énergies de la Terre, du Soleil, de la Lune, des éléments dont nous sommes tous constitués.

La pratique du yoga et de la méditation pendant toutes ces années m'a soutenue sur ce chemin. A cela, s'ajoutait la pratique des exercices avec le pendule qui m'a permis d'accepter dans mon corps le principe de l'énergie.

Je comprends pourquoi aujourd’hui, je n’entends plus de l’oreille gauche : c’est pour mieux entendre les messages que je reçois autrement.

Je compris que j’étais canal c’est à-dire un « support », le réceptacle des messages de mes guides dont fait partie ma grand mère.
Je sais reconnaître ses messages, sous diverses formes : les heures miroirs, la présence du rouge gorge, des plumes et autres signes et surtout je l’entends me répondre à mes interrogations et mes doutes.

Progressivement, j’appris à composer moins avec ma tête qu’avec mon cœur : laissant venir les plantes à moi pour le message qu’elles avaient à nous transmettre dans le parfum que je composais.

Par exemple, la myrrhe et l’encens, mes 2 matières mythiques, me sont souvent « transmises » car elles nous accompagnent sur notre chemin de transformation. C’est le féminin et le masculin, le yin et le yang au taux vibratoire très élevé qui nous permettent de sentir le subtil, d’être à l’écoute de notre âme, du divin en nous. Pour moi, l’âme siège dans le cœur, écouter son cœur est facile à dire mais cela a été un long chemin et parfois l’égo revient et la peur du regard de l’autre arrive : « que vont penser les gens si je partage mes messages ? ».

Accepter cette originalité est le chemin de la guérison pour moi : celui de l’amour de Soi.

Nous avons tous quelque chose d’unique à offrir au monde, notre âme le sait, nous avons souvent cette connexion jusqu’à 7 ans, puis cela se dilue et nous oublions. Le chemin de métamorphose vers l’amour de soi pour ma part m’est donné par les difficultés que j’ai dû transcender, par le sens de l’odorat et les plantes aromatiques. C’est mon moyen de transformation et mon moyen de transmission.

L’eau est également un autre vecteur, de purification, de guérison, j’ai beaucoup de chance d’habiter auprès de la source dans laquelle je me baigne quelquefois. Elle me purifie, je sens son énergie : force et douceur, puissance et fluidité.

Le retour à la source